La Conférence tenue en 2017 sur «Une économie bleue pour le développement durable en région méditerranéenne» a adopté des conclusions et recommandations dans le cadre des processus de gouvernance existants en région méditerranéenne, à l’échelle nationale ou régionale.
Pour une économie bleue, il a été recommandé d’améliorer la gouvernance, tout d’abord par la mise en œuvre des accords internationaux existants touchant à la mer à l’échelle globale et à l’échelle régionale. Ces accords doivent être signés, ratifiés et mis en œuvre dans l’intérêt des pays signataires et de la région dans son ensemble. Au-delà des accords existants, l’évolution future du droit international et de la coopération internationale concernant les questions marines et maritimes s’appuie sur les travaux de l’ONU, de la Banque mondiale, de l’Ocde, du Pnue et aussi sur les travaux de l’Union pour la Méditerranée (UpM), de l’Union européenne (UE), du PAM/Pnue). Deuxièmement, par la mise en œuvre appropriée de lois, règlements et politiques aux niveaux nationaux et régionaux, associant comme il convient implication des parties prenantes, transparence des processus de décision.
Autre recommandation : mieux utiliser les instruments économiques (prix, taxes, subventions), par une meilleure connaissance des distorsions économiques (par exemple celles dues aux subventions dommageables à l’environnement), par l’utilisation d’une fiscalité plus verte et par l’expansion du rôle incitatif des prix concernant, notamment, les ressources naturelles et la pollution.
Troisièmement, il s’agit de soutenir l’innovation technologique et sociale par la promotion de technologies appropriées, l’échange de bonnes pratiques, l’entrepreneuriat social. Il importe de réduire ainsi les impacts environnementaux de l’économie basée sur la mer hauturière et côtière, et d’augmenter ainsi les bénéfices socioéconomiques (création d’emplois, formation et emploi des jeunes, sécurité alimentaire, diminution de la pauvreté).
Sur un autre plan, il faut investir dans l’économie bleue et augmenter les financements associés, en incluant les instruments de financement traditionnels et novateurs, nationaux et internationaux (banques de développement, fonds internationaux), publics et privés (philanthropiques ou non).
Autre mesure de la même importance : promouvoir le développement et l’utilisation de données statistiques et d’indicateurs pour fonder les politiques afférentes à l’économie bleue sur la connaissance scientifique et factuelle, et pour suivre leurs progrès de façon régulière. Bien sûr, les structures de gouvernance qui s’appliquent à la région méditerranéenne et/ou à ses pays riverains utilisent une variété de documents et d’engagements (stratégies, plans d’action, programmes d’investissements, budgets, projets) et d’instruments (par exemple, réglementaires, économiques, d’information) pour parvenir à un développement plus durable et plus inclusif, y compris l’utilisation durable des atouts maritimes et côtiers méditerranéens. Il importe de réduire les lacunes de mise en œuvre qui demeurent. Cela s’explique en partie par des capacités humaines et financières limitées, mais aussi par les cultures administratives et politiques, ainsi que par la lente prise de conscience des problèmes de développement durable inclusif. En effet, la prise de décision met trop souvent l’accent sur le court terme, sans tenir compte du plus long terme.